C’est quoi cette « valeur travail » qu’on nous balance à tout bout de champ ?
Il pourrait s’agir de la valeur du travail, c’est-à-dire la valeur financière du temps passé, de l’investissement donné, et souvent de la santé qu’on laisse dans ce travail exécuté pour autrui : un patron, un client, un état. Cette valeur pourrait aussi représenter l’enrichissement intellectuel que l’on peut trouver dans un travail, ou tout simplement la sociabilité que le travail entraîne. Mais non ! Il semble bien qu’il s’agisse d’un concept de dignité. Sans travail, pas de dignité.
Et avec du travail, ça donne quoi jusqu’ici la dignité ?
Des salaires tellement bas (rappel : les cotisations patronales n’ont de réductions que sur les bas salaires) que certains n’ont pas de quoi se loger, et dorment dans leur voiture ou dans la rue.
Des cotisations salariales, versées par chacun pour la protection de tous, deviennent des aides sociales qui coûtent un pognon de dingue.
Des burn-out de plus en plus fréquents dans tous les domaines d’activités, souvent dus à la non-reconnaissance de l’effort fourni, aux objectifs inatteignables ou à la complexité administrative.
Et bien sûr, la liste est loin d’être exhaustive !
C’est ça la grande valeur travail qui devrait nous rendre dignes ?
Moi, ce qui me rendrait digne, ça serait que les ouvriers et employés qui ont bossé toute leur vie pour un salaire de misère ne vivent pas avec une retraite encore plus misérable.
Que la différence des salaires entre les femmes et des hommes soit abolie. Pour de vrai.
Ce qui me rendrait digne, ça serait de vivre dans un pays où le travail n’est pas contraint, mais choisi. Un pays où la richesse produite est suffisamment partagée pour que cela soit possible.
Oui, je parle du revenu de base inconditionnel, à vie.
Parce que le temps est venu, parce qu’il y a urgence.
Commençons par rendre la dignité à tous de vivre dans des conditions décentes. Avec un revenu de base, on n’accepte plus n’importe quel travail sous-payé, car on a retrouvé un peu de dignité. On peut se loger, s’habiller, manger, se déplacer et avoir enfin suffisamment de dignité pour choisir le travail qui participera à la société.
Avec un revenu de base, on a le choix de travailler pour gagner plus ou travailler pour son bien-être ou celui des autres. On a le choix d’entreprendre ou de planter des patates. Le revenu de base donne du temps. Pour participer à la vie citoyenne, s’engager pour des causes, s’informer ou se cultiver.
La valeur travail que l’on nous vend n’est que l’acceptation de notre aliénation à l’idée que sans travail, point de dignité. Refusons ce concept, ne serait-ce que pour notre dignité.
Ma Dalton
Mouvement français pour un revenu de base
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