Ouest Torch'

Demain n’a pas été annulé

30 septembre 2017 Ouest Torch' #11, Brest, Éditos
Photo Jacques Caroff

On nous avait dit que tout cela n’irait pas plus loin. On nous avait garanti des chômeurs en moins par-ci, des riches en plus par-là. On nous avait juré des logements en nombre et même des fonctionnaires en décroissance. Heureusement, tout a continué et nous sommes toujours plus de fainéants, et pauvres de surcroît.
Si certains d’entre nous dorment au chaud, sous un toit, le nombre de migrants et de réfugiés couchés sur des lits de fortune, dans des gymnases ou des squats, explose les quotas.
Pour être certains qu’à Rennes comme à Brest, hier n’a pas disparu et que demain nous pend au nez, toute la rédaction de la Ouest Torch’ s’est déplacée à Brest, à la kermesse de Radio Pikez, pour fêter les deux ans d’existence de cette dernière.

Ça vous gratouille ou ça vous chatouille ?

Donc, à Brest, il ne se passe rien. Il n’y a pas une centaine de jardins partagés fonctionnant depuis une vingtaine d’années. Le ministère de l’Éducation populaire (le MEP) n’organise pas de débats politiques autour de la parole de gens comme Bernard Friot ou Paul Ariès. Il n’y a pas de mobilisation pour s’opposer à la construction d’une centrale à gaz à Landivisiau, ou au détournement des projets immobiliers en centre-ville. D’ailleurs, au bout du Monde, comme on dit par chez nous, les gens sont tristes et n’ont aucun esprit festif. Il suffit de mettre quelques centaines de Pikez sur une place pour qu’ils s’ennuient aussitôt et gesticulent autour d’un hypothétique salaire à vie en lançant des tongs le plus loin possible. vous verriez ces extrémistes du toujours plus loin, toujours plus fort… et tout cela pour une tong! Il paraît aussi que dans la rade, des enfants philippins travaillent pour la réparation navale, dans des conditions d’esclavage que l’on n’oserait pas imaginer. Ils œuvrent en silence pour réparer les plus gros navires, supervisés par d’autres ouvriers qui, selon leur nationalité, sont eux-mêmes plus ou moins asservis. Si j’osais, je vous dirais aussi que le maire de la ville collectionne les casquettes. Officieusement, on en a dénombré une dizaine, mais une enquête s’impose…

C’est la mer qui prend l’homme

Donc, après avoir entendu dans le poste de radio Pikez, tout au long de ce week-end, les gens qui ne sont rien, être tout ; suite à une tournée des meilleurs bars du coin de la place Guérin et la dégustation d’une sélection d’excellents crus chez un tout récent caviste; avec deux jours, deux nuits et un marathon d’écriture de la première édition bressoâse de la Ouest Torch’, j’ai le plaisir de vous confirmer qu’il semble bien que tous les glandeurs immoraux et enragés de l’Ouest aient encore de beaux jours devant eux ! Continue Brest ! N’arrête surtout pas d’avoir des idées, des envies, des rêves, d’en parler, de faire tout ce qui te plaît, de danser, de boire, de chanter, de hurler, que le vent du grand large atteigne tout le pays au plus vite.

Ma Dalton

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