Ouest Torch'

Il faut savoir nourrir une grève

Alors que les politiques, les sondages et les médias s’échinent à pourrir les grèves, des cantines de luttes s’organisent dans tout le pays.

Les crocs

Depuis le début de la semaine, les blocages se succédaient. Le lundi, le rendez-vous était fixé à six heures du matin à l’union locale de la CGT. C’est de là que partent la plupart des opérations dont on parlera dès le JT de midi sur France 3. La machine à café tournait à plein régime et les gâteaux, préparés la veille à la Maison de la Grève, régalaient la cinquantaine de personnes prêtes à partir sur la rocade rennaise pour un barrage filtrant. Deux jours plus tard, c’est en direction de Vern-sur-Seiche que le convoi s’est dirigé pour le blocage du dépôt de carburant, et là encore, le café en thermos de trente litres nous a aidés à tenir le coup toute la matinée.
À la radio, ils ne parlaient plus que de ça : la pénurie d’essence nous guettait !

Du pain sur la planche

Bien décidée à ne pas me laisser prendre en otage par ces travailleurs qui perdent leur paye pour que tous les salariés gardent ce qui reste de leurs droits, j’ai rempli mon réservoir en prévision du week-end. En effet, le samedi, j’allais à Saint-Nazaire, alors je me suis proposé d’apporter quelques victuailles à la raffinerie de Donges, où le blocage en était déjà à son cinquième jour.
À Rennes, le collectif de la Maison de la grève se réunit chaque jour depuis plus de deux mois pour préparer des repas afin de soutenir les troupes. Qu’elles assurent les actions de blocages économiques ou forment les piquets de grève aux portes d’une entreprise, sur une rocade, dans une Zone À Défendre ou sur une place, les troupes ont toujours besoin de réconfort. À Donges, les gars disaient : On se bat pour pas crever, On lâchera rien, Merci d’être là… Et ils ont affiché le petit mot des cuisiniers qui accompagnait les gâteaux aux pommes, les crudités, le houmous et le pain frais. (reportage audio ici)

Pour une grève durable

Les grèves et les actions de blocages se multipliant, au fur et à mesure du temps que le gouvernement met à retirer sa loi scélérate, la tâche demande de plus en plus d’organisation et de moyens matériels. Le prix libre pratiqué sur tous les lieux de distribution permet de payer la nourriture et quelques frais, mais ne suffit pas. Outre votre précieuse aide logistique (courses, cuisine, distribution, transport, dons divers…), les cantines de lutte ont besoin du soutien de tous pour continuer de nourrir ceux dont la force et la détermination ne faiblissent pas. Ceux qui se battent pour leurs mômes, ceux qui n’ont plus rien à perdre, ceux qui gagneront face à la trahison.

Ma Dalton

Faites vos dons sur Nourrir la grève
http://nourrirlagreve.noblogs.org
Maison de la grève
37, rue Legraverend à Rennes
nourrirlagreve @ riseup.net
https://maisondelagreve.boum.org/

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