Ouest Torch'

Pikez, la chipie piquante qui résiste

30 septembre 2017 Ouest Torch' #11, Brest

Les 22 et 23 septembre derniers se tenait à Brest la première kermesse de radio Pikez, la pie chipie des ondes qui fêtait ses deux ans d’existence.

Ornithologie

Comme souvent, au départ, ils étaient quelques potes, quatre exactement. C’était il y a deux ans et ils se posaient des questions sur leurs vies et leur travail, leurs envies et leurs (dés)illusions… Leur devenir dans cette société quoi ! Et si, en attendant la Révolution, on faisait une radio, ils se sont dits. Et si, pour la financer, on faisait appel au financement participatif. Et si on faisait des émissions pour parler de ce dont on a vraiment envie. On arrêterait de perdre notre temps à critiquer les médias traditionnels pour donner nos infos, expliquer nos batailles ou celles d’autres potes. C’est comme ça qu’a commencé l’interview des Pikez ce samedi 23 septembre. Alors, j’ai continué.

Combien ça coûte de faire vivre une Webradio comme Pikez ?
En gros, avec les droits d’auteur pour la musique et l’hébergement du site, ça revient à 140 € par mois, mais il a fallu investir dans un peu de matériel au départ, même si on a eu des dons. Entre la plateforme et les dons directs, en huit à neuf mois, on a récupéré environ 4500€.

Comment se décident les émissions et la programmation musicale ?
Chacun propose ses idées et l’assemblée dispose si on peut dire. Tout est discuté, mais entièrement ouvert. Les auditeurs aussi peuvent proposer leurs playlists et pourquoi pas des reportages ou encore des émissions.

Vous avez combien d’auditeurs sur les directs ou les podcasts ?
À cette question que l’on nous pose souvent, on a l’habitude de répondre: «Nous ne voulons pas que cette radio marche !» Alors oui, on a une idée, mais ce n’est pas ça qui nous intéresse. Le plus important, c’est de la faire cette radio, peu importe le nombre d’auditeurs. Et puis, si on se mettait à regarder les audiences, si on avait trop de succès, est-ce qu’on ne serait pas moins vigilants sur notre liberté de parole ?

Est-ce que vous avez une grille de programmation ?
Le lundi, de 11h à 13h, il y a La Midinale, c’est l’info pour les gens qui se lèvent tard. L’École volante est diffusée un vendredi sur deux, et on y parle du ‘Doute’, de ‘Syndicat’, on se demande «C koi la liberté», et si c’est vrai que « la corruption est partout et la justice nulle part!». Après une grande série sur Les Amis de Julien Coupat, autour des livres du Comité invisible, on pense en entamer une autre avec les Amis du dehors, dans les parages d’Alain Damasio. Pour parler de musique, c’est Radio Pikouz qui tient l’antenne un samedi par mois, alors que Le ministère de l’Éducation populaire diffuse des conférences, des débats, des reportages et des documentaires. Pour notre troisième année, on a plein de nouvelles idées : cinéma, BD, féminisme, et peut-être un Docteur Love autour duquel le mystère reste entier.

Comment s’est passée l’organisation de la kermesse, et est-ce que la municipalité vous a soutenus, ou tout du moins facilité l’évènement ?
Pas du tout! Jusqu’au mardi, on ne savait pas si elle aurait lieu, mais on a un magicien dans l’équipe qui n’est pas du genre à se laisser impressionner et ce week-end, la fête est un vrai succès.

Vous avez une toute nouvelle caravane… C’est quoi ce truc ?
C’est le don d’un maraîcher bio contre quelques pièces de Pikez et un pack de Kezpi. C’est comme un rêve, un vrai studio à nous, que personne ne peut nous enlever. On peut diffuser d’où on veut, quand on veut, et ça évite de squatter les apparts des uns et des autres.

Longue vie à toi Ô Radio Pikez !

Propos recueillis par Ma Dalton

www.pikez.space

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